Un journaliste sévèrement molesté par les forces de l'ordre lors du 2e tour des législatives de 2012 à Pointe-Noire

Les observateurs soutiennent que le scrutin du 2e tour des législatives du 5 aout 2012 s’est déroulé sans incident mais à Pointe-Noire, la capitale économique, il a été marqué par plusieurs irrégularités et incidents.

Un caméraman de la DRTV passé à tabac par les « forces  de l’ordre ».

Au centre de vote de l’école 3 martyrs de la base aérienne,dans le 1er arrondissement de la ville, une bagarre a éclaté entre les militants de deux candidats, Alphonsine Ibeyabo du PCT et Patou PAKA, indépendant. Cette bagarre est la résultante du constat amer fait par Patou PAKA qui aurait noté des cas flagrants de fraudes et de cafouillages perpétrés dans les bureaux de votes et aux alentours au profit de la candidate du PCT. Ce qui a poussé le candidat indépendant a déchirer les listes et bousculer les urnes dans le bureau de vote numéro 6 et à agresser un élément de la force publique.

Au lieu d’intervenir pour restaurer l’ordre et permettre la poursuite des opérations de vote, les militaires se sont plutôt acharnés sur le cameraman Landry Mouloumbou de la chaîne de télévision privée DRTV qu’ils auraient confondu avec un envoyé de Patou PAKA, d’après leur déclaration, et qu’ils ont entouré puis passé à tabac à coup de pieds, de crosse, de matraques et de ceinturons.

Landry Mouloumbou a vu sa caméra être cassée, la cassette écrasée, alors qu’il ne faisait que son travail dans les règles et le respect de la déontologie professionnelle, conformément au droit à l’information du public article 2, alinéa 2.2 de la charte des professionnels de l’information et de la communication, qui stipule je cite, « Le professionnel de l’information et de la communication a libre accès à toutes sources d’informations; il a le droit d’enquêter librement sur les faits qui concernent la vie publique« , fin de citation…

Conduit d’urgence à l’hôpital, les jours de notre confrère ne sont heureusement pas en danger.

L’agression de Landry Mouloumbou a été condamné par la presse congolaise dans son ensemble, notamment par le Réseau Vert des Journalistes du Congo, qui vient de rendre public une déclaration dans laquelle il a non seulement condamné et traduit son indignation au regard de cet acte de bastonnade assassin commis gratuitement sur un journaliste en plein exercice de son travail, mais aussi appelé le Haut Commandement de la force publique à réparer les dégâts physiques et matériels ayant résulté de cet acte en vertu de l’article 1382 du code civil qui dispose je cite,  » Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui par qui la faute duquel il a été causé à le réparer« 

Dans cette déclaration, John Ndinga Ngoma, le président du réseau des journaliste verts du Congo, s’est aussi donné la latitude de proposer à la Force publique dans l’exécution de ses missions régaliennes, à se conformer dorénavant à l’article 9 de la constitution de 2002 qui condamne fermement tout traitement inhumain et dégradant infliger et recommande la présomption de l’innocence au bénéfice d’une personne n’ayant pas encore été condamnée à la suite d’un procès. En dépit du coup porté sur la fragile liberté dont elle jouit dans un état présumé démocratique, mais ou règne un chaos sans précédent dans tous les compartiments de la vie sociale, politique, économique, culturelle, sportive et éducative, la presse congolaise continuera à vivre et à travaillée jusqu’au jour ou elle arrachera véritablement sa liberté.

Florent Ndinga in  http://congo-dechaine.info.