Un acte de courage face à la corruption
Floribert Bwana Chui Bin Kositi, un fonctionnaire congolais, a fait preuve d’un courage remarquable en 2007 en refusant de laisser passer du riz avarié en provenance du Rwanda à Goma, malgré les risques liés à la corruption. Sa décision lui a coûté la vie, car il a été enlevé et son corps a été retrouvé quelques jours plus tard par ses collègues de l’Office Congolais de Contrôle, l’agence chargée de la qualité des produits. Près de deux décennies après sa mort, il est désormais célébré en République Démocratique du Congo et au-delà, suite à l’approbation de sa béatification par le Pape François, un pas vers une éventuelle canonisation, un statut jamais atteint par un Congolais.
Un martyr pour la justice sociale
Dans la ville de Goma, marquée par des années de conflit, la reconnaissance de Kositi en tant que martyr a apporté un certain réconfort à ceux qui souffrent de sa perte. Son ancien collègue a évoqué les circonstances tragiques de sa mort et a souligné l’importance de poursuivre son combat contre la corruption, en particulier dans la province du Nord-Kivu, où il a vécu la majeure partie de sa vie. Le Pape François a élargi la définition du martyr pour inclure ceux qui ont été tués pour leur engagement en faveur de la justice sociale, ouvrant ainsi la voie à d’autres personnes qui ont perdu la vie en servant une cause juste.
Un héritage inspirant
Le père Francesco Tedeschi, qui dirige le processus de béatification, a affirmé que la décision de Kositi de ne pas accepter de la nourriture avariée était profondément inspirée par sa foi chrétienne. Il a souligné que de nombreux produits de mauvaise qualité sont souvent envoyés dans des régions défavorisées, ce qui témoigne d’un manque de respect pour la vie de ces populations. Kositi, en tant que chrétien, a voulu valoriser la vie des plus pauvres. Son exemple est particulièrement pertinent pour la jeunesse congolaise, souvent confrontée à la tentation de la corruption dans un pays parmi les plus pauvres du monde. La communauté Sant’Egidio, qui gère l’école de la paix portant son nom à Goma, continue de transmettre ses valeurs aux enfants déplacés ou orphelins à cause de la guerre. Pour en savoir plus sur cette initiative, vous pouvez visiter le site de la Communauté Sant’Egidio.
Source : www.africanews.com