Quand DAIBIRA conseille SASSOU, le cynisme et le tribalisme à l’état pur
Souvent la direction de la rédaction du DAC-PRESSE ne cautionne jamais les thèses sécessionnistes de notre compatriote Kovalin Tchibinda qui sont pour nous loin des préoccupations des congolais. Toutefois, ce texte datant de 2000 qui nous a été transmis montre avec une certaine dangerosité la politique extrémiste mis en place par le pouvoir de Mr SASSOU. 12 ans après, le constat fait sur le terrain tend à prouver que les conseils de DABIRA ont été suivis par Mr SASSOU. C’est ce qui rend encore plus effroyable et criminel ce pouvoir. Si la véracité de ce texte est confirmée, Alors nous n’avons pas un seul Kovalin Tchibinda mais des milliers et c’est ce qui est de plus en plus grave….
Jugez par même vous en lisant ce texte en intégralité.
CONSEILS DE DABIRA A SASSOU NGUESSO
République du Congo
Présidence de la République
Commission d’Analyse et de Statistiques Générales
NOTE SYNTHÈSE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L‘histoire tumultueuse de notre pays nous enseigne que depuis 1958 à nos jours, les partis politiques, les alliances politiques sont essentiellement basées sur la tribu, la région et surtout sur la base des intérêts plus ou moins égoïstes des protagonistes. Ce qui du reste ne permet pas au peuple de comprendre le sens réel de la politique qui est en réalité une science de développement. Aussi, ce que nous nous étions promis de faire il y a trois ans au sortir du forum, nous ne l’avons pas fait, et l’environnement politique du pays a subi de nouvelles dégradations.
Le grand problème qui se pose à nous est de savoir si nous sommes prêts à prendre les difficiles décisions propres pour modifier rapidement et radicalement nos habitudes en matière de gestion de la chose politique, de sécurisation des populations, de la liberté de circulation ?
Sommes-nous capables de ramasser les armes qui se trouvent entre les mains de nos propres guerriers ?
Si oui, que leur donner en échange ?
Comment réparer le déséquilibre du recrutement dans nos districts ?
Sommes-nous capables de faire des réalisations susceptibles d’amener notre propre électorat à voter positivement ?
Sommes-nous capables de contenir la furie de l’opinion nationale et internationale ?
C’est donc ici, l’occasion de proposer au Président de la République des solutions susceptibles de nous sortir de l’impasse.
Au vu de la lecture de ce tableau de sondage réalisé à notre pays propre demandé par le groupe français IBM, il nous est impossible de remporter la moindre élection quelle que soit notre manière de battre campagne.
Dans notre fief du Nord, où nous croyons avoir la majorité sinon la totalité des voix, notre propre électorat nous lâche et nous ne possédons la majorité que dans le Plateau-Nord, alors que le Général Yhombi-Opango reste majoritaire largement dans le restant de toutes les régions Nord. En conséquence, il n’y a rien à attendre des régions Sud du pays qui nous sont traditionnellement hostiles et les populations qui ont subi les pires humiliations resteront toujours attachées à Lissouba et Kolélas.
QUE FAIRE ?
1° AU NORD
a)– faire des réalisations urgentes (micro-barrages, routes, écoles, dispensaires) pour amener les populations à voter positivement.
b)– Il nous faut réussir une réconciliation avec Yhombi, Ganao, Galibali, Bokamba et autres…
Pour cela, notre discours envers ces frères doit être modéré ; nous devons arrêter de les traquer et préparer leurs indemnisations, et mettre leurs Partis dans les meilleures conditions de travail. Le grand travail, c’est savoir comment renouer le contact avec des personnes qui ont perdu parents et biens. Le travail commencé avec Ganao, Tsomabet et Mouambenga doit se poursuivre et s’intensifier. Il faut créer les conditions du retour du vieux BAZINGA à Impfondo.
2° AU SUD
Nous avons dit plus haut que le travail politique au Sud du pays ne nous apportera pas grand chose. Cela ne peut nous empêcher à faire le travail que nous avons commencé en direction de Jean Pierre Thystère TCHIKAYA, Benjamin BOUNKOULOU, MAMPOUYA, Hervé DIATA.
Cependant, il est plus qu’impérieux d’aider des jeunes comme NZOMONO Macaire, les NGUIMBI, à organiser des associations de soutien au Président de la République en leur apportant la logistique nécessaire pour leur permettre de réaliser certains projets en milieu jeune.
COMMENT CONSERVER LE POUVOIR
Depuis la fin de la guerre du 5 juin 1997, notre gros problème, celui qui nous préoccupe le plus, c’est la conservation du pouvoir. Ainsi, nous n’avons devant vous que deux schémas.
1. Le schéma militaire
2. Le schéma électoral
1- Par les moyens militaires
Malgré les accords de cessez-le feu et de cessation des hostilités de Pointe-Noire et de Brazzaville, notre première analyse de juillet 1999 reste valable, car nous sommes convaincus que des hommes rusés comme nos frères du Sud, ne nous pardonneront jamais la perte du pouvoir de 1997 ; ils se vengeront sûrement.
C’est pourquoi nous devons nous préparer à une action militaire forte pour imposer la paix, en formant avec l’aide des Français des troupes de réserve dans nos villages, en commandant des armes de guerre pouvant nous permettre de résister pendant cinq ans. Pour cela, les zones militaires du Nord doivent être commandées par des personnes que nous contrôlons réellement en poussant les autres à l’énervement pour ainsi nous permettre de reprendre les hostilités et aller jusqu’au bout.
2- Par les élections
Comment remporter les élections dans un pays où la carte électorale nous donne battus avant le vote ?
a) – Il faut préparer des électeurs fictifs Ce travail nous l’avons expérimenté pendant les élections législatives passées. Il suffit de le perfectionner, en recrutant au Gabon, au Cameroun et surtout en RDC, moyennant des cartes nationales d’identité et des petites sommes d’argent. Les intimidations et les menaces de reprise de guerre peuvent provoquer beaucoup d’abstention dans leur camp.
b) – Il faut fausser les listes électorales. Cela demande un travail méthodique, suivi et bien coordonné. Le ministère de l’intérieur nous aidera à le faire.
c)– Il faut maintenir l’embargo sur les autres Partis à l’intérieur du pays.
d)– Mettre beaucoup de moyens pour acheter des voix.
e)– Remanier l’équipe gouvernementale, pour amener au gouvernement des hommes capables.
Brazzaville, le 15 juillet 2000
Le Président de la Commission
Le Général Norbert DABIRA
Inspecteur Général des Forces Armées Congolaises