Une opposition forte et engageante en 2021 s’impose.

opposition-forte-300x228-4727163 Une opposition forte et engageante en 2021 s’impose.

Par   Jean-Claude BERI  

« Chaque opposition devrait dès à présent battre ses cartes pour mettre en place le plan rapport de force contre l’usurpateur »  JCB

Il y a une semaine, j’ai lancé un débat sur les réseaux sociaux pour prévenir de ce que pourrait être l’opposition en 2021. La question posée a suscité beaucoup d’intérêt de la part des internautes et surtout des quelques membres de la diaspora congolaise de France.
 » Congo Brazzaville : plaidoirie pour un candidat unique de l’opposition en 2021 » n’était pas une affirmation ou une incitation à un candidat unique. Comme j’ai l’habitude de le faire, j’ai voulu suscité le débat. Manifestement, il était latent dans les starkings block de beaucoup de chapelles de l’opposition. Par vos multiples réactions et suggestions, il convient que je reprécise le fond de ma pensée. Aussi, je voudrais remercier les 530 personnes qui m’ont écrit en me suggérant l’organisation d’un débat public sur la question.

L’idée d’un débat sur la question n’est pas à exclure, car nous avions vocation à se parler pour construire ensemble le socle de combat pour reconquérir notre liberté démocratique usurpée. Il viendrait d’ailleurs à point nommé. Seulement il faut avant tout lever les équivoques sur certains aspects de la question. Les réunions, j’en ai organisé ici à Lyon. Seulement les résultats ont été loin de nos attentes, car nous sommes toujours infectés par des individus caméléons qui ne sont que des vers qui rongent notre fruit.

Vous aviez été nombreux à se demander à quoi servirait le choix d’un candidat unique dès lors les sujets de discorde ne sont point réglés en amont. Entre autre Mr OUABARI, DJESS, Joséphine KGONK et beaucoup d’autres ont suggéré qu’il faille revoir avant tout le système électoral actuel qui est en faveur du pouvoir. Sans un CENI indépendant et sous l’égide des personnalités morales, il est absurde d’aller vers des élections déjà perdues d’avance. Car la cour constitutionnelle acquise au pouvoir n’hésitera pas de proclamer des résultats tronqués. « La réflexion doit être menée pour savoir comment avoir une CENI indépendante qui réviserait les listes électorales et qui s’appuierait sur la vérité des urnes pour proclamer celui qui serait élu par les Congolais. » dixit Djess, dia MOUNGOUANSI

Il y a un autre son de cloche qui souhaite qu’avant de parler de 2021, il est impératif que deux des nôtres, de cette opposition, qui sont encore détenus dans l’enfer carcéral dans des conditions inhumaines soient libérés. Il s’agit de Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa qui croupissent injustement dans les lieux d’enfermement du régime de Mr Sassou Nguesso. Il ne serait pas équitable ni politiquement décent d’oublier cet aspect important quoi que l’on puisse penser.
D’autres comme le doyen MBIKI de NANITELAMIO me reprochant de mettre la charrue avant les bœufs « En quoi sommes-nous des opposants et qu’est-ce qui fait que nous aurons des oppositions ? ». Le vrai débat selon c’est le rassemblement pour le départ de sassou et tout son système. » D’autres suggestions aussi pertinentes les unes que les autres me sont parvenues pour plaider une suspension pure et simple cette hypothèse de candidat unique. Car au Congo, face à Sassou, nous avons des oppositions multiples et complexes. Qui ne seront jamais d’accord pour la même chose tant qu’elle ne vient d’eux. A l’inverse de l’église catholique du Congo voisin, l’église du Congo-Brazzaville souffle le chaud et le froid. Elle n’a jamais pris position à 100 % pour fait et cause pour le peuple congolais. Ces déclarations sont toujours teintées de pro-pouvoir. A tort ou pas, l’église catholique congolaise est perçue comme non engageantes dans le combat pour la démocratie.

Vous me direz que ces suggestions n’ont aucun effet sur la réalité sur le terrain ou les oppositions sont blanches le jour et prennent la couleur de l’argent la nuit pour se faufiler dans les couloirs qui mènent vers la mangeoire. Pour parapher un internaute il n’y a rien n’à attendre de cette opposition.

Que faut-il en déduire ?

Il est nettement clair la situation que nos voisins de la RDC ont vécu n’est pas comparable à la nôtre. Le petit Congo est plus intransigeant, exigeant et plus ancré vers une notion de démocratie proche de l’acceptable. Le film de la RDC ne sera jamais le même film qu’on projettera au Congo-Brazzaville. C’est pourquoi je ne parlerai même pas de cette autre franche qui se proclame de l’opposition composée de TSATY-KOLELAS. Leur plan n’est pas le nôtre même si nous partageons le même pays. Nous sommes en démocratie, ils sont donc libre de s’engager dans des compromissions ou pas avec le pouvoir. Ils ont libre de choisir ce destin ou pas.
Force est seulement de constater que ces deux partis sont les plus a mêmes à mobiliser ses militants pour la cause.

Cette guéguerre des oppositions ne profite qu’au pouvoir, il faut savoir privilégier l’essentiel. Ce qu’on peut reprocher à TSTAY- KOLELAS on peut également émettre les mêmes inquiétudes sur pas mal de ceux qui prétendre aujourd’hui avoir la virginité politique. TSATY-KOLELAS ont choisi une autre voie, il est contre-productif de poursuivre cette campagne d’acharnement en essayant de les affaiblir. Aujourd’hui il est presque prouvé que cela les à renforcer et réconforter dans leur choix. Car notre diaspora toujours en quête de positionnement n’est pas visiblement à la hauteur pour proposer un débat qui sortirait le Congo par le haut. C’est à nous de proposer autre chose que ce que nous avions montré jusqu’aujourd’hui.
Chaque opposition devrait dès à présent battre ses cartes pour mettre en place le plan rapport de force contre l’usurpateur. Il ne s’agit plus de se coltiner des leaders inconstants, changeant des leaders carriéristes politiques. On peut prendre des chemins différents mais si l’on arrive au même point, ce qui compte c’est d’arriver.

KOLELAS, TSATY et MAKAYA qui ont déjà choisi de se présenter à cette hypothétique présidentielle de 2021 ont fait un choix en âme et conscience. Que ceux qui croient en eux les soutiennent jusqu’au bout.
Le temps du verbiage politique est passé. Nous, qui pensions que le dictateur SASSOU doit être poussé dans ses dernières retranchements,  devons suivre notre plan avec une force de conviction au-delà des invectives. Le combat de rapport de force se gagnera par l’adhésion de plusieurs militants indécis et déçus à notre cause.

Au regard de tout ce qui précède, il convient de faire faire quelques suggestions.

  • Dans l’Etat actuel des forces en présence il convient que le FROCAD-IDC-J3M et le collectif des 17 partis s’accordent pour une structure unique d’opposition
    Mutualiser les forces pour réveiller les consciences endormies des congolais
    Un rapport de force ne se décrète pas mais se construit avec l’apport des partenaires extérieurs et intérieurs.
    Refusons l’isolement, le repli sur soi, l’exclusion, le tribalisme et le rejet de l’autre. Mobilisons-nous pour le vrai « vivre ensemble », la solidarité entre lesCongolais , le choix de la paix, le choix de la justice sociale.
    2021, c’est dans 696 jours. C’est donc court et nous sommes encore loin du compte dans l’élaboration d’une stratégie gagnante. La seule façon de gagner c’est de se rassembler et de s’unir et le seul rapport de force qui puisse barrer la route au PCT est l’alliance FROCAD-IDC-J3M et COLLECTIF DES 17 PARTIS.

Une opposition engageante et forte est notre atout pour gagner des avancées sociales Il est grand temps qu’une nouvelle opposition unie se mette en place pour changer la donne. Unis, nous serons plus forts, c’est vrai à tous les niveaux. Face à une situation économique et sociale qui s’aggrave, dans une société où la qualité du « vivre ensemble » se dégrade, ou simplement se meurt a petit feu il est urgent d’intervenir et ne pas laisser faire mais aussi de dire haut et fort que les solutions apportées sont à des années-lumière des attentes des congolais

Le débat est ouvert……

beriii-239x300-4940153Jean-Claude BERI 
Activiste, lanceur d’alerte